Cette étude s’inspire des travaux de recherches sur la bienveillance, la psychologie sociale et la science du développement de l’adolescent. Les échantillons choisis sont une classe de 3ème et un groupe de six à huit collégiens de 6ème et de 3ème de Martinique, ayant des difficultés de comportement et dont les compétences psychosociales font défaut, d’après leurs réponses données dans les questionnaires d’auto-évaluation. A l’aide de la pédagogie différenciée et de plusieurs méthodologies, proposant ateliers de parole, jeux de rôles et exercices ludiques, nous aspirons à réduire les inégalités entre élèves en développant leurs habiletés sociales. En effet, les élèves qui posent le plus de problèmes actuellement sont ceux qui n’ont pas pu bénéficier d’un environnement sécure et où les pairs ne possédaient pas ces habiletés sociales. Une des hypothèses est la suivante : Est-ce que le développement des compétences psychosociales a un impact positif sur la conduite des adolescents en difficultés de comportement ? Les objectifs sont donc doubles : changer le regard des éducateurs envers ces élèves et permettre à ces derniers d’acquérir des habiletés et des compétences, nécessaires à leur bien-être, qui leur serviront à maîtriser leurs émotions et à s’intégrer socialement. Il s’avère que les élèves ont un regard positif quant à l’évaluation des méthodes d’auto-centrage utilisées (questionnaires). Ensuite, les cahiers de suivi des élèves et les premiers conseils de classe révèlent une amélioration du comportement. Un suivi individuel est prévu pour l’année scolaire.

Nous nous proposons de présenter l’approche phénoménologique choisie pour élaborer une formation adaptée à l’isolement des enseignants exerçants sur les sites isolés des atolls des Tuamotu Gambier afin de dynamiser le changement de pratique. Ce choix d’approche et l’objectif d’action sur l’évolution des pratiques nous a conduit à analyser l’activité individuelle et collective des enseignants afin d’étudier la transformation opérée. Dans cette communication, nous ferons référence aux concepts qui nous ont conduits à l’analyse de l’activité ainsi qu’au modèle choisi pour étudier la transformation : le signe hexadique (Theureau 2011). Nous présenterons ensuite les premiers résultats de la recherche.

L’évolution du cadre législatif et en particulier celui de 2009 qui institue l’éducation à la sexualité comme épreuve au BAC professionnelle pose de façon de plus en plus précise l’intervention de l’enseignant dans ce domaine. Cependant parler de sexualité fait appel aux dispositions incorporées des individus concernés. Ces deux points permettent de poser la problématique du rôle que peuvent jouer les pratiques enseignantes durant la contextualisation didactique en éducation à la sexualité et l’hypothèse d’une didactique contextualisée par l’assujettissement des pratiques enseignantes à l’institution et par la place des dispositions incorporées des acteurs est avancée. L’observation de quatre séances d’éducation à la sexualité dans des classes de seconde professionnelles en Guadeloupe et d’entretiens avec l’enseignant et les élèves montrent comment se met en place la dimension contextualisée de la didactique en éducation à la sexualité par le poids de l’institution et des dispositions incorporées des acteurs. En effet, par un découpage des séances en contenu de discours de l’enseignant, puis en associant les groupes de discours aux postures de l’enseignant et des élèves, des temps didactiques par ordre décroissant de durée émergent. Le plus important étant le temps de transmission de savoirs scientifiques, puis le temps de transmission sur le contexte sexuel guadeloupéen et des temps de références sur les pratiques sexuelles des élèves. Cet ordre des temps qui a été confirmé par l’analyse des entretiens montre bien que la didactique en éducation à la sexualité est contextualisée par le poids de l’institution et par les dispositions incorporées des acteurs.

Cette étude met en évidence deux systèmes d’éducation scolaire au sujet d’une seule discipline d’enseignement (EPS) à travers une analyse comparée. Cette dernière consiste à analyser les actes d’apprentissage et le rôle de l’élève en Haïti et en Martinique. Le contexte de notre travail de recherche vient de plusieurs constats dans les deux îles, tels qu’un enseignement de l’EPS présent dans toutes les écoles en Martinique et non en Haïti, ou encore la présence des intervenants extérieurs plus fréquemment en Haïti qu’en Martinique. L’étude repose sur le questionnement relatif aux apprentissages déclarés par les élèves. Cette étude emprunte des concepts fondateurs comme contexte (Delcroix, Forissier et Anciaux, 2013), effets de contexte (Anciaux, Forissier et Prudent, 2013) et processus de contextualisation (Anciaux et Jeannot-Fourcaud, 2012) en lien avec trois champs scientifiques que sont l’éducation comparée (Porcher et Groux, 2007), la didactique comparée (Mercier, Schubauer-Léoni et Sensevy, 2002) et la socio-didactique (Rispail, 2005). L’étude se focalise sur un échantillon de trente-deux élèves, seize par territoire. Les participants en classes de 5e/6e années fondamentale en Haïti et de CM1/CM2 en Martinique sont choisis selon des critères spécifiques en rapport aux contextes social, culturel et écologique. Les données recueillies auprès des élèves seront traitées via une analyse de contenu (Bardin, 2011) qui consiste à regrouper les noyaux de sens en catégories et sous-catégories. Les résultats de l’étude montrent que les actes d’apprentissage et le rôle de l’élève sont dominants en Haïti par la sous-catégorie « puiser dans ses ressources » et en Martinique par « pratiquer une APSA ». Tous les interrogés affirment avoir acquis des connaissances en pratiquant l’EPS. Leur affirmation montre qu’ils reconnaissent que l’EPS fait partie intégrante de leurs apprentissages.

Dans cette communication, nous décrivons les représentations de professeurs des écoles de Polynésie française et de Guyane française sur la contextualisation de leur enseignement en mathématiques, puis nous opérerons une étude comparative des représentations recueillies. Les deux territoires ont de nombreux points communs mais sont aussi singuliers de par leurs cadres institutionnels et leurs identités culturelles. En matière d’éducation les problématiques liées à l’étendue des territoires, au plurilinguisme et à la diversité culturelle amènent les territoires à définir des priorités en termes d’éducation. L’enseignant dans ses fonctions fait des choix qui sont influencés par ses connaissances, ses représentations et sa connaissance des contextes. Quelles représentations ont les enseignants de la contextualisation de leur enseignement ? Peut-on identifier des pratiques de contextualisation spécifiques selon les territoires ? Nous avons réalisé une enquête auprès de 216 professeurs des écoles des deux territoires et avons recueilli leurs représentations sur la contextualisation de leur enseignement mathématique et 229 exemples d’exercices mathématiques contextualisés. Ces exemples ont été classés suivant le domaine, la catégorie les degré de contextualisation. Nous avons identifié des pratiques de contextualisation déclarées très proches d’un territoire à l’autre : contextualisation majoritairement en « grandeurs et mesures », de degré faible, presque exclusivement intermédiaire en géométrie. Cependant quelques différences émergent : en Polynésie la contextualisation est plus souvent régionale et en Guyane, elle est plutôt micro-situationnel. Ces résultats pourraient être mis en relation avec les spécificités des populations enseignantes et les politiques éducatives en générales et de formations initiale et continue en particulier.